reté, en faisant éloigner Diogene. Non, dit Alexis, il ne faut pas lui donner les prétextes qu’il cherche pour se soulever ; s’il fait éclater ses mauvais desseins, il en sera seul coupable devant Dieu & devant les hommes. Philocas se retira mécontent, & témoigna à l’empereur qu’il y avoit de l’excès dans sa sécurité. Sur le milieu de la nuit, Diogene entra avec un poignard à la main dans le pavillon où Alexis & l’impératrice Irene étoient couchés. La vue d’une femme de chambre qui éventoit le lit, pour rafraîchir l’air, le troubla, & il ne put consommer le crime qu’il étoit près de commettre. Quoique l’empereur n’eût plus sujet de douter qu’il attentoit à sa vie, il lui donna toujours les mêmes marques de bonté ; mais il fut plus attentif à se tenir sur ses gardes. Enfin ses mauvais desseins étant devenus publics, Alexis lui fit créver les yeux, & le rebelle se consola en étudiant la géométrie.
Léon, son frere, périt d’une autre maniere : Alexis qui l’aimoit beaucoup, l’avoit mené avec lui dans une bataille qu’il livra aux Turcs dans les plaines d’Antioche : il y fut tué au milieu du combat. Quelques années après, un soldat eut la hardiesse de se faire passer pour ce