Paléologue ne put cacher ses craintes ; quand on lui en apporta la nouvelle, il crut déja voir le feu de la révolte allumé dans tout l’Empire, par le penchant que l’on avoit à croire l’imposture. Il assembla tout ce qu’il avoit de troupes, & les envoya pour dissiper la conspiration. L’arrivée de cette armée n’effraia point les rebelles : ils publierent que la fidélité qu’ils avoient vouée à leur prince, étoit le seul motif qui les engageoit à prendre les armes, & qu’ils étoient résolus à vaincre ou à mourir. Les uns s’emparerent du sommet des montagnes pour accabler les impériaux de pierres & de traits. Les autres se saisirent des défilés pour leur fermer les passages ; & tous, quoiqu’ils n’eussent jamais manié les armes, combattirent avec une valeur & un succès incroyables.
Les principaux officiers de l’empereur, voyant leurs troupes épuisées par ces rudes attaques, crurent devoir traiter avec les rebelles. Ils s’adresserent donc à leurs chefs, & les assurerent que Jean, pour qui ils disoient avoir pris les armes, étoit renfermé dans la forteresse de Dasybise, que s’ils vouloient le voir on les y conduiroit ; qu’on leur donneroit des otages pour la sûreté de leurs personnes,