des Grecs, & méprisa les jugemens que les peuples pourroient porter sur cette démarche inouïe. Guidée par l’intérêt, elle se détermina à livrer son palais, son royaume, sa personne à l’usurpateur. Lacane reçut avec mépris les ambassadeurs que Marie lui envoya, & leur répondit qu’il n’avoit pas besoin de son agrément pour jouir du royaume qu’il avoit conquis par la force de ses armes. Il consentit néanmoins à l’épouser, déclarant qu’il n’avoit en cela d’autre motif que d’épargner le sang de ses fideles sujets, & témoignant qu’il croyoit faire plus d’honneur à Marie qu’il n’en recevoit de son alliance. Le traité ayant été conclu, elle reçut Lacane à Ternove, où se fit la cérémonie des nôces & du couronnement.
Le sort de cette princesse, qui auroit dû fouler la couronne sous ses pieds avant de se résoudre à épouser le meurtrier de son mari, n’en devint que plus malheureux. Lacane conservant sur le trône la rusticité de son premier état, ne put souffrir la délicatesse avec laquelle Marie avoit accoutumé de vivre, $ il la traita toujours brutalement, lorsqu’elle entreprit de se justifier sur cet article. Lacane craignoit, avec raison, de