Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/233

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l’Irlande soulevée contre lui l’empêchoit de s’y transporter ; en attendant qu’il pût prendre son parti là-dessus, il trouva plusieurs expédiens pour empêcher que la contagion du soulevement ne se communiquât en Angleterre. Le premier fut de faire renfermer la reine sa belle mere dans un monastere, où elle passa le reste de ses jours. Il la soupçonnoit d’intelligence avec le prêtre séditieux, en ce qu’elle s’étoit plaint, & que son mécontentement avoit éclaté. Le deuxieme fut de montrer aux grands & au peuple de la capitale sa victime, le véritable comte de Warwick, dans tous les lieux où on pourroit le voir plus à découvert. Le troisieme de faire renouveller l’amnistie générale qu’il avoit donnée, & de l’étendre jusques aux criminels de leze majesté au premier chef.

Cette politique fut pour l’Angleterre un préservatif plus efficace, que pour l’Irlande. On n’y crut point du tout que le comte de Warwick montré par le roi au peuple de Londres, fût le vrai Plantagenet. La prévention les aveugloit au point de publier qu’Henri étoit un imposteur, qui avoit voulu faire passer un jeune homme supposé pour ce prince. Les principaux du pays mettoient tout