Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/234

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en usage pour accréditer Simnel. Ils envoyerent des gens affidés en Angleterre & en Flandre, pour s’y ménager des partisans, ils y trouverent deux personnes puissantes, qui sans être dans la même erreur, se mirent en devoir d’en profiter.

La premiere, dis-je, fut Marguerite d’Yorck, duchesse douairiere de Bourgogne : c’étoit la princesse du monde la plus passionnée pour son sang, & si irréconciliablement ennemie de la maison de Lancastre, que loin d’avoir été appaisée par le mariage d’Henri avec sa niece, elle n’en étoit devenue que plus implacable. À peine eut-elle appris ce qui se passoit en Irlande, qu’elle résolut de se servir du phantôme qu’ils produisoient, pour élever sur le trône d’Angleterre, le véritable comte de Wariwick. Elle ne doutoit pas que si une fois ce parti prévaloit contre Henri, il ne fût aisé de détromper le peuple, particulièrement les Anglois, & de faire substituer à un imposteur, le véritable Plantagenet.

Pour prendre des mesures plus sûres, la princesse ne se contenta pas de promettre de grands secours ; elle se joignit même aux Irlandois, pour attirer dans leur parti Jean de la Pôle, comte de Lincoln,