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Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/288

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restoit une chose à faire : c’étoit d’engager la czarine Marie, veuve d’Yvan, à le reconnoître pour son fils. La conjoncture étoit délicate ; le tyran Godunof l’avoit enfermée dans un couvent, où elle avoit été exposée à la plus affreuse misere. Griska sentoit qu’en l’y laissant, on ne manqueroit pas de dire qu’il n’osoit paroître devant elle, par la crainte qu’il avoit qu’elle le désavouât pour son fils. D’un autre côté, il pensoit que cette princesse auroit beaucoup de répugnance à se rendre complice de son imposture, & à désavouer ce qu’elle avoit répété tant de fois sur la mort de Demetrius, en versant des larmes qui annonçoient sa tendresse & ses malheurs.

Après de mûres délibérations, il crut qu’il seroit plus dangereux pour lui de la laisser dans son couvent, que de la faire venir à Moscou. Cette derniere résolution prévalut : l’imposteur lui envoya des députés pour la prier de venir partager le trône avec lui. Marie se résolut sans peine à quitter sa triste retraite. Lorsque Griska sut qu’elle étoit près de Moscou, il alla au-devant d’elle, mit pied à terre si-tôt qu’il apperçut le