retirerent en désordre, & les Moscovites affoiblis par tant de pertes, songerent à prendre de nouvelles mesures. Ils donnerent la liberté aux ambassadeurs Polonois, au palatin de Sandomir, à la grande duchesse sa fille veuve de Demetrius Griska, à condition qu’ils s’emploieroient auprès du roi Sigismond, pour l’obliger à rappeller ses troupes. Demetrius en ayant avis, & connoissant de quelle importance il étoit d’avoir ces personnes en son pouvoir, envoya 2000 hommes de cavalerie pour leur couper le passage, & les fit amener dans son camp. L’étonnement parut d’abord sur leur visage à la vue du faux Demetrius ; & les assurances qu’ils donnerent ensuite que ce n’étoit point le mari de la grande-duchesse, exciterent quelques murmures ; mais on prit soin de les étouffer.
Cependant le palatin de Sandomir délibéroit avec ses amis si cette princesse reconnoîtroit ce Demetrius pour son mari ; les sentimens étoient partagés ; mais Marine, c’étoit le nom de cette princesse, se flattant que ce mariage seroit plus heureux que le premier, fit évanouir tous les scrupules, & résolut de S’accommoder du tems, & de se conser-