Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/33

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ministration des affaires entre les mains de Patisithe, l’un des chefs des mages. Ce Patisithe avoit un frere qui ressembloit beaucoup à Smerdis, fils de Cyrus, & qui peut-être pour cette raison étoit appellé du même nom. Dès qu’il fut instruit de la mort de ce prince, qu’on avoit cachée avec soin, il résolut de profiter de cette circonstance pour élever son frere sur le trône. Les fureurs de Cambyse en étoient venues à un excès qui révoltoit tous ses sujets. Le mécontentement général étant favorable à une révolution, le mage mit la couronne sur la tête du faux Smerdis, & fit courir le bruit que c’étoit le véritable Smerdis, fils de Cyrus ; il envoya en même tems des hérauts par tout l’empire pour le faire reconnoître.

Cambyse fit arrêter celui qui étoit venu porter cet ordre en Syrie ; & ayant fait venir Prexaspe, & l’ayant interrogé, il apprit de la propre bouche de ce lâche assassin, que le véritable Smerdis n’existoit plus. Il fut rassuré sur la mort de son frere, & il ne tarda pas de découvrir que Smerdis le mage avoit envahi le trône. Troublé par les remords & les regrets, suite inévitable du crime, désespéré d’avoir sacrifié son frere à la foi