Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/34

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qu’il avoit ajoutée à un songe trompeur, & à la conformité du nom, il donna les ordres les plus précis à ses troupes de se mettre en marche pour se saisir de l’usurpateur ; mais lorsqu’il montoit à cheval pour cette expédition, son épée étant tombée du fourreau, lui fit une blessure à la cuisse dont il mourut peu de tems après.

Avant de rendre les derniers soupirs, il fit appeller auprès de lui les principaux Perses : il leur apprit que Smerdis le mage étoit monté sur le trône par une fourberie indigne, il les exhorta vivement à ne point se soumettre à cet imposteur, il les conjura de s’opposer à ce que la souveraineté passât des Perses aux Medes (car le mage étoit de Médie), mais à faire tous leurs efforts pour se donner un roi de leur nation. Les Perses croyant que tout ce qu’il disoit n’étoit qu’une suite du ressentiment dont il étoit animé contre son frere, n’y eurent aucun égard ; & lorsqu’il fut mort, ils se soumirent aveuglément à cet imposteur, dans l’idée que c’étoit le véritable Smerdis.

Le mage sentoit à merveille combien il étoit important pour lui de cacher son imposture ; il affecta dès le commencement de son regne de ne point se montrer