venant du messie. Un Juif, moins dupé que les autres, nommé Lapeigne, cabaloit pour empêcher qu’on ne le reconnût. Sevi le fit demander à la synagogue pour le punir. Sur le refus qu’on fit de le lui livrer, il alla le chercher à la tête d’une troupe de 500 hommes, & Lapeigne n’évita la mort que par une prompte fuite. Ses propres filles se souleverent contre lui, & elles ébranlerent la foi de leur pere, ou du moins il feignit de croire. Plusieurs autres obligés de céder aux circonstances, suivirent le torrent, & affecterent de dire de bonne foi qu’ils s’étoient trompés. On appliquoit à cet imposteur avec art les oracles de l’ancien testament, & on en faisoit voir l’accomplissement dans sa personne : lui-même interprétant à son gré un passage d’Élie, annonça qu’il devoit s’élever sur des nues, & il voulut faire avouer à ses disciples qu’ils l’avoient vu dans les airs.
Lorsqu’il se vit parvenu à un si haut dégré d’autorité, il fit effacer des prieres le nom de l’empereur Ottoman, pour y placer le sien. Avant que de faire la conquête de son empire, il disposa des charges & des emplois en faveur de ses favoris, qui l’appelloient le roi des rois d’Israël, & qui donnoient à un de ses