Aller au contenu

Page:Chaudon - Les Imposteurs démasqués.djvu/485

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

freres le nom de roi des rois de Juda. Il s’habilla dès-lors comme un monarque : l’or & la soie étoient sa parure. Il portoit une espèce de sceptre dans la main, & alloit toujours accompagné d’un grand nombre de Juifs lorsqu’il se montroit en public. On étendoit de très-beaux tapis partout où il devoit passer, & on le traitoit par-tout comme un ambassadeur de la Divinité.

Il seroit trop long de rapporter ici les extravagances qu’on débitoit sur ce fourbe & sur ses prétendus miracles, sur-tout dans les provinces les plus éloignées du pays où il se trouvoit. On publioit, entr’autres choses, comme une vérité constante que plusieurs enfans étoient tous les jours en extase, & que dans cet état, ils publioient qu’il étoit le vrai messie envoyé de Dieu. Quelques-uns affirmoient qu’il vivoit sans prendre aucun aliment, à l’exception d’un jour de la semaine ; d’autres, qu’il étoit si pur & si chaste, qu’il n’avoit jamais approché d’aucune femme, quoiqu’il fût marié depuis plusieurs années ; les autres enfin publioient que, par la vertu de sa seule parole, il avoit fait ouvrir plusieurs prisons pour mettre en liberté les Juifs qui y étoient détenus pour leurs crimes. Enfin