Page:Chaumont - Relation de l'ambassade de Mr le Chevalier de Chaumont à la cour du Roy de Siam, 1733.djvu/37

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Relation


lequel étoient deux Mandarins du premier ordre. Je pris la Lettre des mains de Monſieur l’Abbé de Choiſy, & l’ayant portée dans le balon, je la remis entre les mains d’un de ces Mandarins, qui la poſa ſous un dais fait en pointe, fort élevé, & tout doré. J’entray dans un autre fort magnifique, qui ſuivoit immédiatement celuy où étoit la Lettre de Sa M. Deux autres auſſi beaux que le mien, dans lesquels étoient des Mandarins, étoient aux deux côtez de celuy où l’on avoit mis la Lettre. Le mien, comme je viens de dire, le fuivoit ; Mr. I’Abbé de Choiſy étoit dans un autre balon immédiatement derrière, & les Gentilshommes qui m’accompagnoient, & les gens de ma ſuite, dans d’autres balons ; ceux des grands Mandarins pareillement fort beaux, étoient à la tête. Il y avoit environ douze balons tout dorez, & prês de deux cens autres qui voguoient ſous deux colomnes. La Lettre du Roy, les deux balons de garde & le mien étoient dans le milieu. Toutes les Nations de Siam étoient à ce cortege ; toute la riviere quoique tres-large était toute couverte de balons. Nous marchâmes de cette ſorte juſqu’à la ville, dont les canons me ſaluërent, ce qui ne s’étoit jamais fait à aucun autre Ambaſſadeur, tous les Navires