me ſaluërent auſſi, & en arrivant à terre je trouvay un grand Char tout doré, qui n’avoit jamais fervi qu’au Roy.
Je pris la Lettre de Sa Majéſté, & je la mis dans ce Char, qui étoit traîné par des chevaux, & pouſſé par des hommes ; J’entray enſuite dans une chaiſe dorée portée par dix hommes ſur leurs épaules ; Monſieur l’Abbé de Choiſy étoit dans une autre moins belle ; Les Gentils-hommes & les Mandarins qui m’accompagnoient étoient à cheval, toutes les Nations differentes qui demeurent à Siam marchant à pied derriere ; La marche fut de cette ſorte juſqu’au Château du Gouverneur, où je trouvay en haye des Soldats des deux cotez de la ruë qui avoient des chapeaux de métail doré, une chemife rouge, & une eſpece d’écharpe de toile peinte, qui leur ſervoit de culotte, ſans bas n’y ſoüilliers ; Les uns étoient armez de Mouſquets, les autres de Lances ; D’autres d’Arcs, & de flèches, d’autres de picques.
Il y avoit beaucoup d’inſtrumens comme Trommpettes, Tambours, Timbales, Muſettes, des manières de petites cloches, & de petits cors dont le bruit reſſembloit à ceux des paſteurs en Françe.