attachez de cette maniere, ſont mis entre
deux elephans privez, outre leſquels il y
en a un autre qui les pouſſe par derrière ;
de ſorte qu’il eſt obligé de marcher, &
quand il veut faire le méchant, les autres
luy donnent des coups de trompe : on les
mena ſous des toits, & on les attacha de
la même maniere que le precedent ; j’en
vis prendre dix & on me dit qu’il y en avoit
cent quarante dans l’enceinte, le Roy
y eſtoit preſent, il donnoit ſes ordres pour
tout de qui eſtoit neceſſaire. En ce lieu-là
j’eus l’honneur d’avoir un long entretien
avec luy, & il me pria de lui laiſſer à ſon
ſervice Monſieur de Fourbin, Lieutenant
de mon Navire, je le luy accordai, & je
le lui preſentai, dans le même temps que
le Roy lui eut parlé, il lui fit un preſent
d’un ſabre, dont la poignée & la garde étoient d’or,
& le foureau garni d’or, d’un
juft’au corps de brocard d’or d’Europe,
garni de boutons d’or. Alors le Roy me fit
auſſi preſent d’une ſoucoupe & d’une coupe
couverte d’or, il me fit ſervir la collation
dans le bois, où il y avoit nombre de
confitures, de fruits & des vins.
Le lendemain onziéme je retournai à cette chaſſe ſur des elephans, le Roy y étoit, il vint deux Mandarins me chercher de ſa part pour luy aller parler, il me dit