pluſieurs choſes, & il me demanda le ſieur
de la Mare Ingénieur que j’avois à ma ſuite,
pour faire fortifier ſes places, je luy
dis que je ne doutois pas que le Roy mon
Maiſtre n’approuvât fort que je le luy laiſſaſſe,
puiſque les intereſts de ſa Majeſté
luy eſtoient très-chers, & que c’eſtoit un
habile homme dont ſa Majeſté ſeroit ſatis-faite :
j’ordonnay au ſieur de la Mare
de reſter pour rendre ſervice au Roy qui
lui parla & lui donna une veſte d’une étofe
d’or. Le Roi me dit qu’il vouloit envoyer
un petit éléphant à Monſeigneur le Duc
de Bourgogne qu’il me montra, & aprés avoir
fait un peu de réflexion, il me dit que
s’il n’en donnoit qu’à Monſeigneur le Duc
de Bourgogne il aprehendoit que Monſeigneur
le Duc d’Anjou n’en fût jaloux,
c’eſt pourquoi il vouloit en envoyer deux,
& comme je faifois état de partir le lendemain
pour me rendre à bord, je lui preſentai
les Gentils-hommes qui étoient avec
moi, pour prendre congé de ſa Majeſté,
ils le ſaluerent, & le Roi leur ſouhaitta un
heureux voiage, Monſieur l’Évêque voulut
luy préſenter Meſſieurs l’Abbé de
Lionne & le Vachet Miſſionaires pour
prendre congé de lui, qui s’en venoient
avec moi, mais il dit à Monſieur l’Evêque
qu’à l’égard de ces deux perſonnes, ils
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