me ne manquoient jamais d’avoir dans les principaux lieux de Villegiature qui ne fût ouverte à Horace, ſoit lorſqu’elles étoient habitées par leurs Maitres, ſoit lorſque leur abſence les laiſſoit vacantes ? Il n’y avoit ni Maison, ni Compagnie dans l’Empire, où il ne dût être honorable, utile, ou agreable de recevoir Horace. Quand le Goût n’auroit pas fait déſirer, celui, qui n’étoit pas moins recommandable par la beauté de ſon caractère, que par la rareté de ſes talens, l’intérêt ſeul auroit obligé d’aller au-devant de l’ami de Mécène, & du favori d’Auguſte. Mais ne faiſons pas au siécle de cet Empereur, l’injure, de ſupposer, que ce ſecond motif ait été d’aucune néceſſité. Horace dans cette Strophe qui nomme quatre Campagnes, nous inſinue ouvertement qu’il n’avoit eû besoin que du premier, pour ſe rendre par tout où il vouloit, ſans former le moindre doute ſur la manière dont il ſeroit reçu.
- Veſter, Camœnæ, Veſter in arduos
- Tollor Sabinos : ſeu mihi frigidum
- Præneſte, ſeu Tibur Supinum,
- Seu liquidæ placuere Baiæ[1].
C’étoit ſous les auſpices des Muſes, qu’il
pouvoit choiſir entre les lieux de Campagne
- ↑ Note wikisource : extrait de l’ode 4 du livre III.
