Aller au contenu

Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 1.djvu/209

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
117
de Campagne d’Horace. I. Part.

Géans, on doit dire qu’Encélade étoit le chef, des Sicules : que chaſſé en Sicile ſans espoir de recouvrer la terre, qui lui avoit été enlevée, la Fable en a fait l’image d’un Monſtre enſeveli ſous cette Iſle, qui par ſa forme triangulaire lui arrête fortement, pieds & mains, le reduit à vomir les feux de ſon dépit par le Mont-Ethna, & à faire trembler la terre qui l’écraſe, par les mouvemens dont il cherche à ſe ſoulager.

Cette derniere circomſtance prouve ce que j’ai dit, que la Fable en conſéquence de la Guerre des Géans repréſente les Volcans, comme autant de ces Géans renverſés ſous quelqu’une de leurs Montagnes. Il n’est pas juſqu’à cette imagination ſi Giganteſque, qui n’ait pû avoir ſon fondement réel dans la Guerre de Cumes. Encélade & ſes Sicules purent chercher dans cette Guerre, à s’aider des feux du Païs qui leur fut ravi, ne fut-ce qu’en ſe retranchant dans les lieux, où ils ſe trouvent ; & s’il arriva dans ces occaſions quelque éruption telle, que celles que j’ai décrites, ou même que celles que j’ai vues, on peut bien aſſurer, que la Fable a eu bien plus beſoin d’affoiblir les idées, que de les inventer, & de les groſſir. Les Volcans exi-