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Découv. de la Maison

Faiſceaux vacans pour eux d’eux, colorant ſa demande ambitieuſe du pretexte, qu’étant Conſuls tous deux, Cicéron exerceroit ſeul toute l’autorité du Conſulat, pendant que lui Octave ſe regarderoit trop heureux d’en avoir la decoration. Cicéron avoit tout Pouvoir à Rome dans ce tems là ; il ſervit d’autant plus généreuſement Octave, qu’il ne ſollicita, & qu’il n’obtint que pour lui ſeul l’honneur déſiré. Ce comble des bienfaits de Cicéron devoit par cette qualité même commencer à démaſquer Octave : celui-cy ſe trouvant Conſul, & voïant que Cicéron ne pouvoit plus lui ſervir à rien, il lui tourna entierement le dos, & commença à ſe ménager avec Antoine toujours avec ſa même Politique. Toutes les penſées du ſecond Céſar, n’étoient que de s’élever à toute la Puiſſance du premier. Cicéron lui avoit ſervi de premier dégré. Antoine dans ſon Plan devoit être le ſecond. Il traita avec lui pour s’en faire recevoir comme Collegue, perſuadé qu’il en deviendroit bientot le ſupérieur, & qu’il reſteroit enfin ſeul Maître. Antoine n’eut garde de rejetter les propoſitions de celui qui avoit les Vétérans de ſon Père, lui qui n’avoit pas refuſé Lépidus pour de moin-