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de Campagne d’Horace. I. Part.

jetter. Le Monument étoit dans le Formianum ſans y être, puis qu’il ſe trouvoit à une extremité de ſes dépendances. Placé entre la Mer & la voïe Appiènne, il étoit neceſſairement vû, de tous ceux qui faiſoient route ou ſur l’une, ou ſur l’autre : s’il ne ſe laiſſoit pas appercevoir de fort loin de cette derniere, ce n’étoit, que pour menager la ſurpriſe la plus agréable en ſe préſentant dans le moment qu’on y tournoit à un coude que la Voïe forme dans cet endroit.

On n’y voit aucune trace de la collection précieuſe, que nous avons vû que Cicéron ſe propoſoit d’y faire : mais ſi ſelon Vitruve, on peut connoitre la Divinité d’un Temple par ſes ornemens extérieurs, on doit pouvoir par la même raiſon juger de ornemens, par la Divinité même. Le Dieu de celui-cy comme nous l’avons conjecturé d’après Plutarqne étoit le Dieu des Lettres ; ne pouvons-nous pas en conclure, que c’eſt celui dans le quel il dépoſa leurs Monumens les plus precieux ? Un tel accord ſoit du Monument avec les textes, ſoit des textes entre eux, me paroit ne pouvoir être l’effet du hazard. Sa ſeule cauſe vraiſemblablement eſt la