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Découv. de la Maison

ligne de ſoie : on vouloit voir ses poiſſons de la table où on devoit les manger : & il étoit rare qu’ils se laiſſaſſent appeller par leur nom envain[1]. Hortenſius étoit devenu ſi jaloux des ſiens, qu’il repondit à quelqu’un qui lui demandoit un mullet de ſes viviers, qu’il lui en donneroit plus volontiers un de ſes écuëries. Pline parle de deux poiſſons qui vecurent ſoixante ans dans les étangs du beau Chateau du Poſilipe qui avoit appartenû à Pollion & qui paſſa à Auguſte par le legs que ce Conſul de la IV. éclogue de Virgile lui en fit.

Quelque beaux qu’aïent été ces reſervoirs d’eau que le Païs de Baïes dût à la main de l’opulence, gardons nous bien cependant de les comparer aux deux, qui lui furent faits par celle de la Nature : c’eſt des lacs Lucrin, & Averne dont je parle. On a du trouver, que je gliſſois bien legerement ſur ces points dans les occaſions que j’ai eu

  1. Nec feta longo quærit in mare prædam.
    Sed a cubiculo, lectuloque jactatam.
    Spectatus alte lineam trahit piſcis.
    Piſcina Rhombum paſcit, & lupos vernas :
    Natat ad Magiſtrum delicata Muræna.
    Nomenculator mugilem citat novum.
    Et adeſſe juſſ prodeunt ſenes Mulli.
             Martial. l. X. epig. 30.