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Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 1.djvu/392

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Découv. de la Maison

qu’à s’y donner tous les plaiſirs de la Table, & de la Muſique. Les roſes qu’on voïoit tous les matins flotter ſur les eaux témoignoient les parties qu’on y avoit faites toute la nuit. On conjecture d’une expreſſion du Philoſophe que la volupté avoit commencé par n’y paroitre qu’en compagnie de la Décence ; mais que de ſon tems elle ne s’y faiſoit pas moins une gloire qu’un amuſement de ſes excès ; qu’elle les publioit avec la même facilité qu’elle les commettoit[1]. Cette revolution n’arriva pas ſans que l’Empereur ſon Éleve y eut ſa bonne part. Ce fut lui qui proſtitua les mœurs qu’il n’avoit trouvées que corrompues & il ne negligea pas ſans doute dans les longs & fréquens ſéjours qu’il fît à Baïes, de paroitre à ſa façon sur la Scène On avu pa. 113. ce que Lucrin. eſt devenu.du Lucrin, & d’y donner le ton. Tel fut ce premier Lac. On doit voir d’avance combien le ſecond en fut différent par l’idée ſeule que j’en ai déja donnée que

  1. Videre comeſsationes navigantium, & Symphoniarum cantibus ſtrepentes Lacus… tot genera cimbarum variis coloribus picta… fluvitantem toto lacum Roſam… navigantes Adulteras, & alia quæ luxuria non tantum peccat ſed publicat… Baïæ… factæ ſunt diverſorium vitiorum. Senec. ep. 51.