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Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 3.djvu/208

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ſemblable à quelqu’une de celles qu’ils adoroient. Seulement ils entrevirent qu’elle ne pouvoit être prise que pour quelqu’une de celles qui ſont nommées par le texte. Un nouveau mérite en effet des Sabins c’eſt d’avoir compris non ſeulement que la Divinité poſſéde toutes les perfections en elle même, mais qu’elle en eſt une ſource pour les hommes qui ſont ſon ouvrage. Que ſon vrai culte conſiſte à en attendre toutes ſortes de biens, & que ces biens ſont ſur tout ceux de la Vertu. C’eſt la vie ruſtique qui avoit été choiſie par les Sabins comme la plus innocente. Comme il eſt des tems, où la Terre ne veut pas être touchée, le laborieux cultiveur s’y changeoit en infatigable chaſſeur. Par qui la liberté d’une telle vie ne devroit elle pas être reſpectée ? L’ambition porte le crime juſqu’à l’envier. Il étoit donc eſſsentiel d’avoir un courage à toute épreuve pour la défendre contre ſes attaques. De là la valeur guerrière & le déſir de la Victoire comme d’un bien du quel dépendoient tous les autres. Les travaux ruſtiques & guèrriers paroiſſent ne former que des ames groſſières & féroces ; mais tels étoient les Sabins que ce qu’on en connoiſſoit encore plus, étoit la