Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 3.djvu/426

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il ne ſeroit pas difficile de trouver d’après les veſtiges qui en reſtent. Il eſt un Canal demeuré imparfait, qu’on appelle Rio-Martino comme s’il étoit du Pape Martin V. qui s’occupa en effet beaucoup de l’ouvrage du deſſéchement : mais ſa grandeur me le feroit rapporter aux Romains. De qui qu’il ſoit, il me paroit le plus propre à l’objet qui le fit faire, qui étoit de porter à la Mer par la voïe la plus courte, qui eſt par une ligne vers le Midi, les eaux de la tête des Marais. On a cherché à les y conduire par les Canaux appellés la Cavata & la Cavatella, qui ont les défauts d’attendre ces eaux dans un lieu où le terrein a perdu ſon avantage. Cela fait que bien qu’ils ſoient tres-profonds, comme je m’en ſuis assuré en les navigeant, il s’en faut tant qu’ils le ſoient aſsès, que l’eau monte ordinairement à pluſieurs pieds de la tige des Joncs qui couvrent leurs bords. C’eſt ce déſavantage du terrein de la droite de l’Appiènne ſans doute, qui fit que l’Antiquité ne penſa jamais à tirer les eaux, qui ſont après celles que je viens de dire, du coté de cette voie où elles ont leur ſource, c’eſt-à-dire, du coté gauche. C’est de quoi on ſe convainc ſenſiblement par l’inspection de la chauſ-