Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 3.djvu/483

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eſt aussi exact que profond ; mais que pour n’avoir pas ſuivi la méthode de ſon modèle, qui avoit été de n’écrire ſur les actions qu’après avoir vu les lieux où elles s’étoient paſſées, il entendit ce qu’il lut de la poſition générale de l’armée Romaine de la part du Midi, comme ſi cela eut ſignifié, que pendant l’action elle avoit la face tournée du coté du Midi quoiqu’il s’en enſuive tout le contraire, ainſi que l’on doit voir aiſément. Par une ſuite de cette erreur il attribua le déſaſtre des Romains à la pouſſière que le Vent appellé Vulturne dans le Païs portoit directement dans leurs yeux[1]. Rien de plus poſſible qu’un Vent appellé Vulturne dans la Pouille, du Mont Vultur, d’où il y ſouffloit, puiſque le jour que j’examinois le champ de bataille de Cannes, il y en regnoit un violent & qui fut ſuivi de pluies, qui venoit preciſément de ce Mont qu’on y a en face. Mais d’après la poſition établie, les Ro-

  1. Βλεπούσης τῶν Ῥωμαίων ταξεῶς προς μεσημϐρίαν. Polib. Hiſt. lib. III.

    Non ſeulement Tite live traduit ces paroles ainſi : Romanis in meridiem verſis. Mais il dit : Ventus quem Vulturnum Incolæ Regionis vocant adverſus Romanos coortus, multo pulvere in ipsa ora volvendo, proſpectum Ademit. Tit. liv. lib. XXII. n. 46.