VI.
L’ESPOIR DE LA FAMILLE.
HEZ nos voisins des États-Unis l’autorité paternelle se réduit maintenant à peu de chose. L’individualisme
a remplacé l’esprit de
famille. Chaque citoyen, satisfait
d’avoir assuré à ses enfans le plus
profitable de tous les héritages :
une bonne instruction pratique, qui
peut faire de chacun d’eux, soit
un cultivateur éclairé, soit un
manufacturier inventif, leur abandonne
le soin de se frayer eux-mêmes
un chemin dans le monde, s’occupe
peu de leur laisser une fortune à partager
entr’eux, et risque sans scrupule
dans la spéculation la plus hasardeuse tout leur patrimoine.
L’enfant de son côté choisit de bonne
heure l’état qui lui convient, va où il veut, souvent au bout
du monde, en revient quand il le peut, se marie quand il le
veut, et comme il lui plaît ; et, quelque chose qu’il fasse, il
lui vient rarement à l’idée de prendre l’avis de ses parens. Il
n’ont rien à voir dans ses affaires, et ce n’est que juste : on ne
s’affranchit d’un devoir qu’en renonçant à un droit.
Quoique chez nous les mœurs intimes, les choses du foyer domestique, se modifient de jour en jour au contact des institu-