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CHARLES GUÉRIN.

l’emplacement de Martin Wagnaër, Ecuyer, et partie à Rémi Ouellet, avec ensemble la maison en pierres dessus construite, et les dépendances d’icelle, et le moulin à scies construit sur la Rivière aux Ecrevisses, qui coule sur la dite terre, avec aussi, le droit et privilège de se servir des pouvoirs d’eau et places de moulin sur la dite rivière, sur la dite terre, tel que concédé et baillé au dit Charles Guérin, par Léon Jules Arthur de Boissy de Lamilletière, Ecuyer, seigneur de la dite seigneurie, par acte, pardevant Mtre. Jean Biais et son confrère, notaires publics, le deux Juin, mil huit cent trente-et-un, circonstances et dépendances, tel que le tout se comporte et s’étend : la dite vente ainsi faite à la charge de six sols de cens, portant profit de lods et ventes, saisine et amende le cas échéant, d’après la coutume de Paris, et deux livres de vingt sols chaque de rente foncière, seigneuriale, perpétuelle et non rachetable, plus un chapon qui devra être payé et livré au manoir seigneurial, le vingt-neuf Septembre de chaque année, ainsi que les dits cens et rentes, aussi à la charge et sous la réserve des droits de chasse et de pêche, de banalité, et de retrait conventionnel stipulés dans les contrats de concession de la dite terre, en faveur du seigneur de la dite seigneurie de Lamilletière. »

— Vous avez tous bien entendu, n’est-ce pas ? Eh bien ! à combien la terre ? à combien ?

— Vingt-cinq louis ! cria Guillot, le commis.

— Cinquante louis ! cria le bonhomme Jean Pierre.

— Cent louis !

— Deux cent louis !

— Trois cent louis !

— Quatre cent louis !

— Cinq cent louis !

Ici il y eut une pause, M. Wagnaër s’approcha de Charles Guérin qui pâlit, et ils parlèrent longtemps à voix basse. Le