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Page:Chauvet - L Inde française.djvu/127

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Karikal, en un mot sur toute la côte d’Orix et la partie de l’Inde située au sud du Godavery. Le Grand Mogol l’avait fait nabab de Carnate ; les rajahs d’Arcate et du Deccan avaient sollicité son protectorat.

Il était admirablement secondé. Son armée était commandée par un héros, le marquis de Bussy, qui mourut en 1785, gouverneur général de la colonie conquise par ses armes. Dupleix avait à côté de lui une femme admirable, la sienne, Jeanne de Castro, créole espagnole d’une beauté presque merveilleuse, douée d’un esprit prévoyant et éclairé, d’un jugement sûr, parlant et écrivant avec la même facilité tous les dialectes de l’Inde, et Dieu sait si le nombre en est grand.

Les éclatantes victoires du marquis de Bussy nous livrèrent deux cents lieues de côtes et portèrent la limite de nos possessions jusqu’à la frontière du Bengale. Dupleix dut à sa femme, qui a rendu à jamais immortel son titre de Johanna Begum (la princesse Jeanne), des succès diplomatiques qui auraient assuré l’autorité française dans toute l’Inde, si, en refusant d’envoyer des subsides et des soldats à Bussy et à Dupleix, le cabinet de Versailles ne s’était rendu le complice des ennemis de la France.

Une lutte incessante contre des forces décuples et sans cesse renouvelées, alors qu’on ne reçoit ni hommes, ni argent, ni munitions, aboutit fatalement à une catastrophe. Elle fut retardée par Bussy. Mais Dupleix fut