Page:Chauvet - L Inde française.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gnie des Indes que nous transmettions au trésor métropolitain.

Dans un pays qui reçoit plus qu’il ne dépense, où un fonds de réserve important répond à toutes les éventualités et pare à tous les imprévus, l’administration est peu compliquée. Aussi, le conseil se bornait, pour la forme, à tenir une séance le samedi de chaque semaine : une demi-heure suffisait pour épuiser l’ordre du jour.

Donc, le samedi après déjeuner, les membres du Conseil arrivaient chez le gouverneur, les plus éloignés de l’hôtel en palanquin, les autres à pied, garantis contre les ardeurs du soleil par un vaste parasol blanc doublé de vert que leur dobachi tenait au-dessus de leur tête.

En général, on n’avait à examiner que des demandes de secours, d’indemnités ou de prêts, et ces demandes étaient accueillies le plus souvent sans de trop longues discussions.

Mais, dès que l’amiral de Verninac eut étudié la législation du pays, le système de l’impôt et de la propriété, vu de près les besoins de l’agriculture, les choses changèrent de face, et le travail, un travail sérieux cette fois, se substitua bientôt à la paresse traditionnelle.

Au premier abord, l’administration, plongée depuis un siècle dans une somnolence devenue pour elle une douce habitude, trouva qu’il était cruel de la déranger ;