CHAPITRE II
MALTE
Le voyage s’acheva sans incidents dignes de remarque. Nous relâchâmes pendant douze heures à Malte afin de renouveler notre provision de charbon. Que dirai-je de cette île charmante placée comme une oasis en plein cœur de la Méditerranée ? Tous les voyageurs l’ont visitée et ont raconté leurs impressions.
Malte est la préface obligée d’une excursion en Orient : tout le monde connaît la Valette, son port principal, avec ses allures de ville espagnole, son interminable rue qui conduit, toujours en montant, à une splendide cathédrale, ses innombrables cafés où l’on débite d’excellentes glaces qui coûtent à peine quelques sous, et ses marchandes d’oranges et de mandarines en plein vent, accortes et provoquant de l’œil le touriste altéré qui ne passe jamais sans leur acheter quelques-uns des produits de cette île vouée à peu près exclusivement aux fruits et aux fleurs.
On se croirait dans une ville d’Andalousie ou de Cas-