Page:Chauvet - L Inde française.djvu/18

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tille à voir ces maisons basses et blanches, ornées du haut en bas de jalousies vertes, à travers lesquelles on sent des yeux brillants darder sur vous des regards curieux. Quelquefois même, par excès de curiosité, une main soulève une jalousie, et alors apparaît en partie une tête gracieuse et un bras ferme et admirablement modelé.

Dans les cafés si nombreux qui marquent les stations de cette longue promenade, on aperçoit, livrés aux combinaisons d’une quadrette aux dominos, des prêtres qui n’ont pas les mêmes idées que ceux du continent sur les obligations de leur état et qui consacrent à se rafraîchir tout le temps que n’absorbent point les offices.

Autant que j’ai pu m’en convaincre de visu, les membres du clergé maltais constituent une corporation très-importante par le nombre. La souveraineté des Anglais n’a pas nui à son développement. Au contraire.

Ne s’inquiétant que de la partie militaire et maritime de sa possession, l’Angleterre hérétique a laissé le catholicisme régner en maître dans cette île qui fut longtemps l’un des boulevards de la chrétienté et qui conserve, dans une basilique connue sous le nom d’église des Chevaliers, les mille reliques de ces congrégations d’autrefois, plus militaires encore que religieuses, qui, au nom du Christ, ont combattu vaillamment contre Mahomet pendant des siècles, s’appelant successivement chevaliers du Saint-Sépulcre, de l’Hôpital, de