année, à l’époque du grand jeûne mahométan dit moharam. Les Yamsays sont des espèces de mascarades, d’une incontestable originalité. Elles sont presque toujours l’occasion de luttes quelquefois sanglantes entre les deux grandes sectes musulmanes, les sunny et les chia.
Le dernier jour de ce carême, qui rappelle l’ancienne descente de la Courtille, se termine par une procession tumultueuse dans laquelle figurent des gounes, sortes de mosquées en réduction, que l’on porte jusque sur le bord de l’eau et que l’on arrose avec de l’eau de mer. Les fidèles se précipitent ensuite eux-mêmes dans les flots, où, à ce qu’ils prétendent, ils se lavent de toutes les souillures.
Pendant les huit jours que duraient ces fêtes, moitié sérieuses, moitié burlesques, tandis que les sunny et les chia s’administraient force horions, le peuple hindou assistait à ces bruyantes manifestations avec l’impassibilité qui lui est propre.
Les coups actuels ne le regardaient point, en effet, et il devait s’applaudir de voir ses anciens maîtres se traiter ainsi de Turc à Maure. Cependant l’origine de la fête remontait à quelque défaite de ses aïeux ; la célébration régulière de ce triomphe aurait donc pu troubler sa quiétude.
Mais rien ne détourne de leur placidité ces populations qui, ayant vécu successivement sous des domina-