Page:Chauvet - L Inde française.djvu/187

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gociant de Pondichéry, réalisant chaque année des bénéfices considérables, correspondant de maisons importantes de Paris, de Londres et de Marseille, entouré et chatouillé par une foule de parasites qui chantaient ses louanges du matin au soir, et à qui le défaut d’éducation inspirait des bourdes continuelles.

L’un de ces trafiquants que j’interrogeais un jour sur les apparences de la récolte me répliqua avec aplomb :

— Les fruits seront rares ; mais les céréaux viennent bien.

Et ce n’était pas là un fourchement de langue : c’était une locution que mon homme croyait française, et que je l’amenai à me répéter trois fois dans le cours de la conversation.

À côté de ceux-ci vient prendre place un commissaire de la marine, d’origine allemande, qui eut une fois une singulière altercation avec un capitaine au long cours.

Aux termes des règlements de la marine, les navires marchands sont tenus de transporter, sur réquisition, d’un point de la colonie à un autre où ils se rendent, les colis du gouvernement. Or, le capitaine venait prendre sa patente pour Karikal.

— Fort bien, dit le commissaire, vous allez à Karikal ? J’ai à vous confier divers colis à remettre au chef du service.