— Volontiers, répondit le capitaine, qu’est-ce que c’est ?
— Ce sont des bombes.
— Des bombes ! je n’en veux pas, et, comme je ne suis point obligé de les prendre, je les refuse formellement.
— Puisque je vous dis que ce sont des bombes !
— J’entends bien des bombes !
— Mais non, des bombes, des bombes, des bombes !
— Encore une fois, je ne veux pas de vos bombes qu’aucun règlement ne m’oblige à embarquer.
Les deux interlocuteurs étaient dans une violente colère. En partant, le capitaine envoya le commissaire à tous les diables, et le commissaire le menaça de lui faire retirer son commandement.
L’affaire fut portée devant le gouverneur qui manda le capitaine au long cours. Une très-courte explication suffit pour dissiper le malentendu ; il s’agissait simplement de transporter des pompes à incendie réclamées par le chef de service de Karikal ; l’accent teuton du commissaire avait transformé ces pompes en bombes incendiaires.
Le gouverneur et le capitaine rirent beaucoup du quiproquo ; le commissaire, qui était bon enfant, prit part à leur hilarité, et les pompes partirent pour leur destination.
Dans la galerie des originaux, je ne puis m’empêcher