le prélèvement de l’impôt sur le budget quotidien de l’alimentation. Je crois que ces deux excellents serviteurs finirent par s’entendre et par faire danser ensemble l’anse du panier.
Comme dans tous les pays et à toutes époques, le barbier joue dans l’hindoustan un rôle considérable. Il n’y fait pas partie généralement de la domesticité proprement dite. Mais c’est un auxiliaire dont on ne saurait se passer. Mon barbier arrivait chaque matin vers sept heures et procédait à ma toilette. Ses soins ne se bornaient point à accommoder les cheveux et la barbe, ils s’étendaient aux mains, aux dents et à d’autres parties du corps.
Rien n’est comparable à la dextérité des barbiers hindous ; après avoir rasé et coiffé leurs clients sans que ceux-ci ressentent la moindre impression de leurs attouchements, ils les inondent de parfums ; puis ils terminent par une opération après laquelle on éprouve un bien-être à peu près complet.
Cette opération consiste à étirer les nerfs des mains, des bras, du cou et des oreilles. À chaque pression, un bruit sec se fait entendre, et quand la main légère de l’opérateur a passé partout, le corps tout entier a repris une élasticité et une souplesse incomparables.
Mon barbier possédait une grande délicatesse de touche ; mais, quoiqu’il terminât très-rapidement sa besogne quotidienne, il daignait me consacrer une heure,