Page:Chauvet - L Inde française.djvu/217

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d’y être invités, ce qui leur permit de faire quelquefois l’école buissonnière.

Nos menus étaient aussi variés qu’ils pouvaient l’être, mais ils étaient surtout très-abondants. Mes convives, étant presque tous jeunes, apportaient à table un superbe appétit qu’accompagnait une soif à peu près inextinguible.

La soif résultait naturellement de la chaleur qui, à l’heure du déjeuner surtout, était peu tolérable. Heureusement, on fait usage dans toute l’étendue de la péninsule d’un instrument qu’on aurait pu avec succès inaugurer en France pendant la période tropicale que nous venons de traverser.

Cet instrument est le panca, immense éventail suspendu au plafond d’un bout à l’autre de la table. Il consiste en un morceau de bois rectangulaire, peint ou doré, dont le bord inférieur est orné d’une frange en vétiver.

Une corde prend le panca par le milieu et sert à le balancer. Un serviteur, spécialement chargé de cette fonction, se tient dans une autre pièce où arrive le bout de la corde, et, par un mouvement régulier de va-et-vient, le panca, constamment agité, répand sur les têtes des convives un air vif et frais imprégné des senteurs de la frange qu’on a eu soin de mouiller préalablement. C’est un procédé élémentaire, on le voit ; mais il est