Page:Chauvet - L Inde française.djvu/218

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excellent, car, pendant les journées chaudes, le meilleur repas serait trouvé détestable sans cet accessoire obligé de toutes les maisons aisées.

On m’a assuré que les Anglais, quelques-uns du moins, poussaient plus loin que nous le raffinement en pareille matière, et qu’ils dormaient, sous leurs moustiquaires, au bruit du panca, mis en branle d’une chambre voisine.

Je comprends parfaitement que les Européens qui habitent l’Inde, et qui sont assez riches pour affecter toute une équipe à ce service, se payent l’ineffable douceur de dormir éventés comme ils se la procurent à l’heure des repas. Les rajahs, les nababs et les riches scharafs ne dédaignent point ce système d’aération que nous tenons d’eux, et que j’ai toujours été surpris de ne pas voir appliquée en Europe pendant la canicule.

En général, le rez-de-chaussée des maisons indiennes n’est pas habité : il est consacré aux magasins, aux dépenses, aux cuisines et à leurs dépendances. Cependant l’usage y a maintenu les salles à manger, qui seraient de véritables fournaises sans le panca.

Notre réunion ayant fini par attirer l’attention, on se disputa l’honneur de faire partie de la gamelle ; mais, comme au ciel, il y eut beaucoup de prétendants et peu d’admis. Un trop grand nombre de convives en eut infailliblement altéré l’originalité et le sans-façon.

On la nomma la gamelle des Gonzes. Chaque fois