— J’ai vu M. le gouverneur ; je lui ai soumis mon projet de donner une fête à la colonie européenne à l’occasion du mariage de ma fille, et il a daigné l’approuver. Il m’a même promis d’y assister, ainsi que madame de Verninac.
— Et vous venez m’inviter ?
— Cela va sans dire, puisque je compte inviter tous les Européens résidant à Pondichéry. Mais ce n’est pas tout ce que j’espère de votre obligeance.
— Expliquez-vous donc.
— Notre loi religieuse nous interdit de nous mêler aux chrétiens et de prendre part à leurs plaisirs ; c’est peut-être absurde, continua Arounassalom, mais c’est ainsi, et il faut se soumettre aux préjugés. Je voudrais donc qu’il vous fût possible de vous mettre en mon lieu et place, et de présider à cette fête européenne qui sera donnée dans ma maison lorsque les réjouissances indiennes seront terminées.
— Je consens volontiers à vous remplacer, répliquai-je ; mais il vaudrait mieux, ce me semble, désigner plusieurs commissaires, afin de ne pas faire peser sur moi seul tous les soins et toute la responsabilité.
— C’est une excellente idée. Soyez assez bon pour vous charger de choisir vos collègues.
— Maintenant, quelles sont vos intentions et de quoi se composera cette fête ?
— Elle se composera de ce que vous voudrez.