ne s’arrête point pour cela. Les époux font le tour d’un feu consacré ; on procède à de nouvelles ablutions ; on brûle du riz en l’honneur des dieux protecteurs ; on désarme par des offrandes les divinités qu’on croit généralement mal disposées. Les familles répandent leurs largesses parmi les pauvres et un banquet solennel précède la procession qui, dans la péninsule hindoustanique, termine toutes les fêtes de la vie privée ou publique.
La procession ne manque pas d’éclat, d’autant mieux qu’elle a lieu, le soir, à la lueur des torches, au milieu d’une affluence considérable, et au bruit continu des tambours, des trompettes et des cymbales. Les nouveaux époux, assis dans le même palanquin orné de dorures et de pierreries, sont conduits à travers les rues et rentrent enfin chez eux, après avoir joui longuement de leur promenade triomphale.
Arounassalom vint me voir un matin, tandis que se déroulaient dans sa maison ces splendeurs matrimoniales.
— Je ne m’attendais pas à vous recevoir aujourd’hui, lui dis-je en l’apercevant, car un mariage est toujours pour vous autres Indiens une affaire capitale.
— Je me suis échappé un instant pour vous prier de me rendre un service.
— Parlez, et croyez à mon désir de vous être agréable.