Page:Chauvet - L Inde française.djvu/231

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chemires, des dentelles et des soieries de l’Inde, des boîtes à parfums, de très-beaux éventails, des statuettes, des ouvrages en or, en argent, en ivoire, en ébène et en écaille, des palanquins en réduction, des bijoux et des pierres précieuses, et ces mille objets que l’artisan indien cisèle simplement, mais supérieurement.

Le gouverneur quitta la fête après le tirage de la tombola, mais les danses continuèrent jusqu’à six heures du matin ; on vint alors nous avertir que le déjeuner était servi. C’était une seconde édition du souper, à laquelle personne ne toucha pour ainsi dire ; enfin, les retardataires prirent congé du maître de la maison en l’accablant de félicitations.

Après le départ de la société européenne, les serviteurs de l’opulent Babou n’auront probablement pas manqué de purifier les lieux profanés par la présence des infidèles. Ces braves Indiens avaient admiré, pendant toute la nuit, les hôtes de leur maître, mais ces hôtes étaient des maudits à leurs yeux, et ils se seront cru obligés d’effacer avec des parfums, l’empreinte de leurs pas sur les dalles de marbre.

Je ne sais pas au juste ce que coûta à Arounassalom cette fantaisie de nabab ; mais je sais bien que peu de rajahs pourraient s’en permettre de semblables, et que le Grand Mogol lui-même, au temps de sa splendeur, n’aurait dépassé le négociant de Pondichéry, ni en savoir-vivre, ni en magnificence, ni en charité.