trois ans ? Il avait voyagé : l’Inde l’avait vu se pénétrant des sublimes doctrines du bouddhisme, étudiant les lois politiques et religieuses de l’extrême Orient, comme il avait étudié, en Égypte et en Judée, les livres sacrés, et prenant à chacun de ces codes ce qui lui paraissait le mieux convenir à l’œuvre de l’émancipation de l’humanité.
J’avais pour ami un jeune prêtre plein d’une sainte ardeur, apôtre convaincu, prêt au martyre. Il était membre de la Mission de Pondichéry. Nos longues causeries abordaient souvent les sujets religieux. Que de fois, dans ses épanchements, il m’exprima les anxieuses préoccupations qu’éveillaient en lui les étranges similitudes que présentaient dans leur ensemble et même dans les détails du culte, la religion du Christ et celle de Sakia-Mouny ! Je faisais de mon mieux pour calmer ces terreurs dont sa robuste foi n’était pourtant pas ébranlée.
Ce n’était donc pas sans un certain orgueil que, sortant de l’audience de la cour comme de mes entretiens avec le missionnaire, je foulais cette terre féconde qui avait été la mère nourricière et intellectuelle de notre continent.
J’ai cité la Mission ; mais je n’ai pas eu le temps de dire tout ce que cette institution représente de services rendus chaque jour avec une modestie qui double le prix de ces services. Là seulement le pardon des in-