Page:Chauvet - L Inde française.djvu/261

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jures est une vérité, l’abnégation un devoir constamment pratiqué et le sacrifice une des conditions de l’état : aussi que d’œuvres généreuses, de dévouements obscurs et de véritable esprit de charité !

Le missionnaire qui arrive de France est envoyé dans l’intérieur peu de temps après son débarquement. Il part, revêtu de la robe blanche, portant toute sa barbe et n’ayant, pour suffire à ses besoins, qu’un misérable viatique que dédaignerait le plus humble de nos desservants. Perdu parmi les populations indiennes, il passe par les plus rudes épreuves, se familiarise avec les idiomes du pays, et, sans faire de propagande bien fructueuse, conquiert bientôt l’estime et la considération qui s’attachent partout aux hommes de renoncement et de sacrifice.

Je me rendais souvent au siège de la Mission et ne manquais jamais d’aller présenter mes respects au digne prélat qui la dirigeait alors, Mgr Clément Bonnand, évêque de Drusipare, dont le diocèse embrassait une immense superficie de territoire, et qui, malgré l’âge et les fatigues d’un long apostolat dans l’Inde, ne reculait devant aucun des devoirs de son pénible ministère.

La Mission avait aussi ses fêtes, ses réunions solennelles, auxquelles je me rendais avec empressement, accompagnant l’amiral et les chefs d’administration.