Page:Chauvet - L Inde française.djvu/278

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les grands arbres de leurs lianes entrelacées, les forêts sont devenues inextricables, et, dans les cités désormais silencieuses, les maisons se sont effondrées pierre à pierre sur le sol désert.

Je ne raconterai point en détail mon excursion de Pondichéry au Mysore. Elle se fit à petites journées, et j’allai, nonchalamment étendu dans ma charrette traînée par des bœufs au pas tranquille et lent, m’arrêtant à chaque étape réglementaire, poussant de ça et de là des pointes dans le pays selon que la disposition du paysage me promettait, au bout de quelques centaines de pas, un site original ou imprévu. Aucun incident autre que celui de ma rencontre avec lady G… ne marqua mon voyage.

Je traversai parfois des amas de ruines, de grandes flaques d’eaux stagnantes dont les émanations ont fait pénétrer la malaria au milieu de ces contrées enchantées. Mais lorsque je découvris du haut d’une montagne le cirque dans lequel s’étaient groupées les maisons de plaisance européennes, entourées de fleurs aux parfums variés, encadrées pour ainsi dire dans un fond de verdure luxuriante, je restai muet d’admiration et je ne trouvai pas un mot pour l’exprimer.

L’églantier, le jasmin, le chèvrefeuille, toutes les plantes de la vieille Europe étalaient sous un ciel clément leurs feuillages dentelés ; ma voiture roulait sur un sol parsemé de violettes ; les cactus et les arbustes