Page:Chauvet - L Inde française.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

des tropiques s’épanouissaient sur de larges terrasses, et, dans la plaine admirablement préparée par la nature, la main de l’homme avait planté la vigne et le pêcher à côté du cocotier et de la pamplemousse. Les végétaux et les céréales de l’occident croissaient pêle-mêle avec ceux de l’extrême Orient.

Au moment où je cherchais du regard, à travers les massifs épais, le chalet au seuil duquel s’arrêterait mon paisible équipage, le dobachi de lady G… se trouva devant moi. Il s’inclina avec un profond respect et, me tendant une clef :

— Milady a pensé à vous, me dit-il ; elle vous prie d’accepter l’hospitalité de sa villa.

— Mais elle ? demandai-je.

— Elle a trouvé ici une dame de ses amies qui lui a offert de partager sa maison de plaisance, et elle m’a ordonné de veiller à votre arrivée et de vous prévenir que vous pouviez disposer de la sienne.

Je chargeai le fidèle serviteur de transmettre à sa maîtresse l’expression de ma vive gratitude, et je me laissai conduire sans façon dans l’une des plus jolies oasis de ce ravissant pays.

Il est à peine besoin d’ajouter que j’allai moi-même offrir mes remerciements à mon hôtesse, et que sa société et celle de son amie, femme d’un juge de la présidence de Bombay, donnèrent un charme tout particulier au mois de vacances que je passai au pied des Nelghéries.