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Page:Chauvet - L Inde française.djvu/307

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aussi grandiose que les célèbres pagodes de Villenour et de Djaghernaut et les temples sacrés de Delhi et de Bénarès.

Je restai longtemps en contemplation devant ce chef-d’œuvre de l’art indien, et je n’en fus tiré que par la voix de mon compagnon, qui m’annonça que l’heure était venue de nous diriger vers le palais.

Nous nous rendîmes à la résidence royale, où se trouvait déjà l’inévitable M. Fakland, assez mal remis des émotions de la veille. Comme toujours, le méthodique résident était en costume de cérémonie, frac noir, souliers vernis et cravate blanche.

Mon costume faisait avec le sien un étrange contraste : j’étais en jaquette de toile et en pantalon blanc. Mon sans-façon choqua probablement l’Anglais, mais le rajah ne s’en aperçut point et me combla d’attentions de tout genre qui firent froncer le sourcil au résident.

À table, le rajah me plaça à sa droite, réservant la gauche à M. Fakland et ayant en face de lui son vizir. Tout autour allaient et venaient de nombreux domestiques, et le tableau du fond était garni d’un double rang de cavaliers en uniforme de fantaisie doré sur toutes les coutures.

Ce repas est le plus complétement original de ceux auxquels j’ai pris part pendant les deux années que j’ai passées dans l’Inde. Il consista en quarante-huit plats