Page:Chauvet - L Inde française.djvu/32

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Et les soldats mirent en pleine déroute les premiers cavaliers du monde, servis par d’énergiques chevaux et poussés par un double fanatisme : la religion et la patrie.

Après les événements qui suivirent la bataille des Pyramides et changèrent si vite la face des choses en Europe et en France surtout, on peut dire que les quarante siècles dont parlait Bonaparte étaient placés là pour son propre compte, et que leur contemplation n’avait d’autre objectif que lui-même. Dès cette époque, cette ambition, qu’aucun frein ne devait arrêter, manifestait ses aspirations et prévoyait l’avenir.

Nous mîmes pied à terre aux pieds des trois grandes masses de Gysèh, dont les matériaux réunis représentent, assure la statistique, 26 millions de mètres cubes de pierres, et qui prirent vingt années de travail à de nombreux ouvriers étrangers et à la moitié de la population du pachalick avant de se dresser vers le ciel, se rétrécissant à mesure qu’elles montaient sur des bases immenses.

La plus grande, celle qu’Hérodote attribue à Cheops, est assise sur un carré qui ne mesure pas moins de 240 mètres de largeur. Sa hauteur est de 142 mètres. La seconde, bâtie, dit-on, par un roi du nom de Chéphren, n’a que 215 mètres de base et 133 mètres de hauteur ; la troisième est beaucoup plus petite. Elle s’élève de 54 mètres sur une assise de 107, ce qui est déjà fort joli.