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CHAPITRE V

SOLIMAN-PACHA


Le lendemain de notre arrivée au Caire, l’amiral et moi nous allâmes rendre visite à Soliman-Pacha, major général de l’armée régulière égyptienne, qu’il a formée et instruite selon la volonté de Méhémet-Ali.

Soliman était, en 1852, un beau vieillard aux cheveux et à la barbe blancs. D’une taille au-dessus de la moyenne, l’ex-colonel Selves, qui s’était réfugié en Égypte en quittant l’armée française, avait conservé la tournure militaire d’un ancien officier de l’Empire. Il nous reçut avec une extrême affabilité, paraissant heureux de voir des compatriotes et surtout de parler avec eux la langue de son pays. On eût dit que notre visite lui apportait un regain de jeunesse.

Il nous raconta son long séjour en Égypte, qui avait remplacé pour lui la patrie perdue, et dans laquelle il avait été assez heureux, après les incertitudes et les dangers d’une vie d’aventures, pour rencontrer les