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Page:Chazel - Le Chalet des sapins, 1875.djvu/27

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le chalet des sapins

très-bon compte. Marguerite elle-même se voyait obligée de convenir que ces misères, qui nécessitaient tant de reprises et de sermons, ne méritaient pas une punition.

II

Un matin du mois de mai, nous étions comme de coutume enfermés dans la salle d’études. Nous avions encore deux bonnes heures de travail en perspective. Et le temps était si doux, le ciel si charmant ! Il eût fait si bon enjamber la croisée, pour aller, ne fut-ce que cinq minutes, nous dégourdir les jambes dans le jardin rempli de soleil et de parfums ! Par les fenêtres ouvertes entraient de si soudaines bouffées du vent frais qui avait passé sur les sapins avant d’arriver à nous ! Que de gros soupirs s’échappaient involontairement de la poitrine du petit Maurice ! Les miens y auraient bien répondu ; mais la consigne était sévère, et le beau mérite d’ailleurs qu’une vertu qui ne nous eût coûté ni peine ni sacrifice ! Nous savions que notre père n’était pas d’humeur à plaisanter sur le chapitre de l’école buissonnière ; nous nous étions donc attelés à notre besogne