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Page:Chazel - Le Chalet des sapins, 1875.djvu/26

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le chalet des sapins

moi, le matin : de fermer la porte et de mettre la clef dans ta poche.

— Mais, père, ils ont passé par-dessus le mur !

— Pas possible, et sans échelle encore ! Ah çà, mais ce sont des gaillards ! Et le petit Maurice, comment s’y prend-il ?

— Ne m’en parle pas, père ; mon grand frère, moins raisonnable encore que lui, lui fait la courte échelle. Ton mur n’est pas assez haut…

— Que diable, Marguerite, je ne puis pas pourtant me ruiner à leur faire des murs de prison !

— Tu as beau rire… S’il allait leur arriver malheur !

— Bah ! Ne dirait-on pas que les voilà déjà dans la gueule du loup ? Sais-tu le moyen de les attraper, pour peu que leur absence t’inquiète ? Eh bien, va sonner la cloche, comme si le dîner était prêt, et tu les verras bientôt revenir, et au triple galop encore. »

C’était tout ce que Marguerite pouvait tirer de lui.

Le fait est qu’à part quelques accrocs à nos pantalons et quelques bosses ou quelques égratignures gagnées dans les descentes un peu précipitées, nous nous en étions toujours tirés à