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Page:Chazel - Le Chalet des sapins, 1875.djvu/49

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le chalet des sapins

tion avait été vive. Mon père nous laissait dire, mais il était facile de voir qu’il ne perdait pas une de nos paroles.

Comme il se faisait tard, le souper fut bientôt fini. Moins d’un quart d’heure après, suivant la consigne, chacun gagna son lit ; les lumières s’éteignirent aux fenêtres. Dans l’escalier, Marguerite m’avait fait remarquer que notre père semblait faire sa ronde accoutumée avec plus de soin encore qu’à l’ordinaire.

Bientôt le silence de la nuit s’empara de la maison.

III

Je ne sais combien de temps j’avais pu dormir, quand un rêve vint troubler mon sommeil. Il me sembla que j’assistais encore à la scène de la forêt ; j’apercevais, avec une intensité de vision singulière, l’étroit chemin, le grand chêne à droite, à gauche le précipice qui surplombait la vallée, et, devant mes yeux effrayés, passait comme une flèche l’être mystérieux qui nous était apparu quelques heures auparavant. Il me semblait d’une beauté surnaturelle ; ses grands yeux