Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/19

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Et tous ces mouvements qui brisent leur barrière,
Non pour s’évaporer, mais courir violents,
Déchaînés, convulsifs, sans frein dans la carrière,
Se calmant, s’enflammant, ou glacés ou brûlants,
La sueur sur le front et le feu sur la joue ;
Étranger, vois alors, si lu peux, sans trembler,
Cette âme, cette scène où le rôle se joue.
Quel repos de son sort pourrait le consoler ?
Des premiers ans maudits vois comme la mémoire
Déchire, fer aigu, ce sein vide et flétri.
Vois ! mais qui vit jamais ou verra dans l’histoire,
L’esprit intime, libre, et le cœur sans repli ?

XI


Et cependant Conrad n’est pas né pour conduire
Du crime l’instrument le plus fort et le pire,
La bande destructive. Avant il dut changer,
Avant de déclarer à son voisin la guerre,
Contre le ciel qu’il perd avant de s’insurger.
Par les déceptions poussé dans la carrière,
En paroles trop sage, en sa conduite un fou,
Trop ferme pour céder, trop fier pour vers la terre,
Devant un autre humain abaisser le genou,
De ses propres vertus la dupe involontaire,
Il croyait ces vertus causes de ses malheurs,